Le représentant des conseillers du commerce extérieur de la France (Ccef), Pascal Allard, a déclaré que les investisseurs français croient beaucoup en la Tunisie. La stabilité sécuritaire assurée depuis quelque temps est leur premier gage de confiance.

La Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (Ctfci) a organisé hier un point de presse pour présenter les résultats de son baromètre de la conjoncture économique. Il s’agit d’une enquête auprès des adhérents de la chambre dont l’objectif est de recueillir l’avis des dirigeants des entreprises françaises installées en Tunisie sur leurs performances durant l’année écoulée et de recevoir un feedback en rapport avec l’environnement des affaires, les freins à l’investissement mais également en rapport avec leurs perspectives d’avenir. Cette enquête a été menée après les élections législatives et présidentielles, à savoir sur la période qui s’étale du 14 octobre au 5 novembre 2019. L’événement était également une occasion pour débattre avec les journalistes de la situation politique du pays et ses répercussions sur le comportement des investisseurs français. 

La France caracole toujours en tête des investisseurs étrangers 

S’exprimant sommairement sur les perspectives des investisseurs français, le représentant des conseillers du commerce extérieur de la France (Ccef), Pascal Allard, a affirmé que les investisseurs français croient beaucoup en la Tunisie et ils sont globalement confiants dans la situation à venir. Chiffres à l’appui, Allard a affiché beaucoup d’optimisme. Il a fait savoir qu’au vu de l’évolution des trois facteurs déterminants pour le climat des affaires, à savoir la stabilité sécuritaire, politique et fiscale, il s’agit toujours «de critères assez positifs» même si cette positivité s’annonce sur fond de légères inquiétudes. En effet, l’investissement français se taille toujours la part du lion de l’ensemble des IDE en Tunisie avec un taux de 34%. à ce titre, le représentant du Ccef a déclaré que les 6 premiers mois de 2019 ont enregistré une croissance de l’investissement français à hauteur de 16,6% par rapport à la même période  de l’année 2018. Au niveau des secteurs, Allard a souligné que les divers secteurs ne sont pas logés à la même enseigne, dans la mesure où certains d’entre eux, comme le textile souffrent un peu plus que d’autres, et ce en raison de l’accroissement du coût de la matière première importée. Et d’ajouter que d’autres secteurs, essentiellement la technologie et le High-tech commencent à rencontrer des problèmes relatifs à la disponibilité de la main-d’oeuvre dont le réservoir commence à tarir, même s’ils demeurent des secteurs très dynamiques, au vu des résultats positifs qu’ils ont enregistrés en 2019. 

Un environnement d’affaires estimé satisfaisant malgré les freins qui perdurent 

Par ailleurs, Pascal Allard a souligné que la stabilité sécuritaire, un facteur incontournable à l’investissement, demeure un atout du site tunisien. «On apprécie énormément que la sécurité soit assurée en Tunisie», affirme-t-il. Concernant la stabilité politique, il a précisé qu’au sein de Ccef, il s’agit de considérer la situation à travers le prisme de l’optimisme tout en saluant le processus de transition démocratique engagé en Tunisie depuis 2011. «On espère que le futur gouvernement s’établira le plus tôt possible puisque la stabilité politique est nécessaire pour le climat des affaires», a-t-il noté. Pour le troisième facteur clé, à savoir la stabilité fiscale, le représentant de Ccef a plaidé pour son amélioration malgré la conjoncture mondiale qui prévaut aujourd’hui. 

Intervenant, en substance, sur les résultats de l’enquête, le secrétaire général de la Ctfci, Khaled Zribi, a affirmé dans une déclaration accordée à La Presse en marge du point de presse, que quelques satisfactions ont été enregistrées sur le plan opérationnel. Il a cité, à ce titre, l’augmentation du chiffre d’affaires de plus de 50% des entreprises 2019 avec des estimations de croissance sur la même lancée en 2020. Au niveau de l’environnement des affaires, Zribi a souligné que les résultats du baromètre révèlent, également, une satisfaction par rapport à la stabilité sécuritaire en dépit des réserves relatives à la situation politique.

Les satisfactions concernent également l’infrastructure de télécommunications étant donné que 80% des investisseurs français considèrent que l’accès à l’internet ainsi qu’à la télécommunication est plutôt bon. Il a, en outre, affirmé que les nouvelles implantations françaises dans différents secteurs et les investissements d’extension engagés par environ 52% des entreprises en 2019 reflètent la confiance des entreprises françaises en la Tunisie. 

Pour tout ce qui est freins à l’investissement, le secrétaire général de la Ctfci, a précisé que plusieurs points faibles ont été soulevés, notamment en matière d’infrastructures, de logistique et de transport aérien et portuaire. «Plus de 80% des dirigeants d’entreprise ne sont pas satisfaits des réseaux aérien et routier. Plus de 66% d’entre eux sont également insatisfaits du réseau portuaire», a déclaré Khaled Zribi. Il a, par ailleurs, déploré le coût de l’énergie qui a fortement augmenté durant la dernière décennie et qui est une source de perturbation pour les entreprises.

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